Maud remporte la saison 10 du Meilleur Pâtissier : interview de la jeune candidate.
- Laura Kinosky
- 4 mai 2022
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 mai 2022
À seulement 16 ans, Maud est la plus jeune candidate de l’histoire du « Meilleur Pâtissier ». Elle a remporté la finale de la saison 10 du concours de M6 face à Aya et Alexandre.
Voici quelques questions que j’ai pu lui poser après la séance de dédicace de son livre à la Fnac des Halles à Paris.

Comment as-tu réagis quand tu as gagné ?
J’étais tellement heureuse de gagner que j’ai pleurer de joie, c’était une belle finale. Quand ils ont dit mon nom j’ai ressenti un mélange d’émotions car après avoir passé deux mois à faire des gâteaux, l’aventure était terminée. Ça a été une vraie explosion de joie parce que c’était incroyable. Il y avait les anciens candidats et ma famille autour de moi… c’était fou.
Comment c’est passé le dernier jour du concours ?
Pour ce dernier jour il y avait une ambiance différente de d’habitude, il y avait beaucoup de nostalgie car nous savions que c’était la fin du concours. Aya et Alexandre sont mes amis donc peu importe les résultats, nous aurions été content pour le gagnant. Les dégustations s’étaient bien passées et j’avais le pressentiment que ça pouvait être moi mais je n’en étais pas sûre.
Pour la première épreuve, le thème «pull de Noël» ne m’inspirait pas trop. Finalement, comme j’étais motivée, ça s’est très bien passé et j’ai terminé première. Ensuite, pour l’épreuve technique de Mercotte, c'été vraiment une catastrophe, car j’étais fatiguée et je ne comprenais rien à la recette. Pour la dernière épreuve, j’ai eu une énergie incroyable, je savais que tout allait se jouer maintenant. J’avais très peu dormi mais je me suis dit: «Si tu ne donnes pas tout maintenant, tu vas le regretter toute ta vie». J’avais un beau projet : un sapin de 80 centimètres de haut en pièce montée avec 200 macarons, sans compter le gâteau. Les jurés et Christophe Michalak m’avaient fait de bons commentaires donc j’avais de l’espoir, mais je ne voulais pas me dire que j’avais gagné pour ne pas être déçue.
Comment as-tu vécu cette aventure ?
À la télévision, on peut avoir l’impression que j’ai confiance en moi et en mes gâteaux, parce que j’essaye de me convaincre moi-même, alors qu’en réalité, je passais mes nuits à me remettre en question. Pendant deux mois, en plus d’être fatiguée parce qu’on ne dort pas beaucoup, il y a aussi la fatigue intellectuelle. Je réfléchissais tout le temps à ce que je pouvais faire. Et finalement, ça a fonctionné et ça m’a mené jusqu’à la victoire. Remporter «Le Meilleur pâtissier» à 16 ans, franchement c’est incroyable, et même improbable pour moi ! Si on m’avait dit ça il y a deux ans, jamais je ne l’aurais cru car je commençais à peine la pâtisserie… Mais aujourd’hui j’ai beaucoup de fierté.
Pourquoi tu t’es inscrite à l’émission ?
J’avais ouvert un compte Instagram où je postais mes gâteaux et j’ai reçu un message d’une personne qui s’occupait du casting du « Meilleur pâtissier » et elle me proposait d’y participer. Au début j’ai vraiment cru à une blague ! On a donc prit un moment pour se rencontrer et elle m’a demandé de venir avec un ou deux gâteaux et une petite vidéo de moi. Quand j'ai passé le casting, j'ai tout fait pour être prise, mais ça me paraissait impossible. À ce moment je n’avais pas encore 16 ans, l’âge minimum pour participer, mais heureusement, je les fêtais la semaine suivante. C’est comme ça que tout a commencé. Ensuite, tout s’est enchaîné très vite et je me suis retrouvée sous la tente du « Meilleur Pâtissier ». Le premier jour, j’ai vu les autres candidats, ils avaient l’air hyper doués, je me suis dit demandé ce que je faisais là…
Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
L’émission m’a fait grandir sur pas mal de choses, notamment concernant la pression et le stresse. Même si le concours est bienveillant c’est quand même hyper stressant tout le temps. On doit toujours être à la hauteur et puis on passe aussi à la télé. Au début, dès que je n’arrivait pas ou que je ratais un gâteau, je pleurais et m’énervais sur moi-même. Au fur et à mesure du concours, je gérais de mieux en mieux. Je pense que le fait d’avoir participer à ce concours va m’aider dans ma vie à gérer mes émotions.
Comment est né cette passion pour la pâtisserie ?
Il y a 2 ans, lors de la saison 8, je regardais l’émission et j’étais étonnée de voir que des amateurs puissent faire d‘aussi beaux gâteaux. Je me suis dit que je pouvais aussi y arriver. J’ai donc essayé de faire un royal au chocolat, j’ai réussi et j’étais super fière de moi. Après j’en ai testé de faire un deuxième gâteau puis un troisième. Puis après j’aimais bien me lancer des challenges et essayer de nouvelles techniques, des trucs un peu durs que d’habitude.
À 16 ans on est encore au lycée, comment as-tu concilier les cours et les tournages ?
Je suis allée voir ma proviseur pour lui expliquer la situation, que c’était une opportunité pour moi mais que j’allais devoir rater les cours. Comme j’avais de bonnes notes, elle a accepté à condition que je rattrape tout pendant les grandes vacances.
Comment tes profs et tes camarades ont réagi quand ils t’ont vu à la télé ?
Au lycée, ça se passe très bien. Mes camarades regardent l’émission et me soutiennent. Et surtout, on en rigole. C'est drôle de se dire : "Ah, ma voisine de maths, le jeudi soir elle est à la télé" ! Je suis contente car l'émission n'a pas trop changé les choses à ce niveau-là. Ça m'arrive qu'on me reconnaisse dans la rue, ça c'est étonnant. Et sur mes réseaux sociaux, globalement, les gens sont bienveillants. Le plus dur, c'est que je reçois beaucoup de propositions dans l'univers de la pâtisserie que j'ai envie d'accepter, mais le lycée me prend trop de temps.
Aimerais-tu en faire ton métier ?
C’est ma passion donc je me suis posé la question mais ce n’est pas trop dans mon projet. Mais je ne me suis pas encore décidée. Forcément, d’avoir remporté «Le Meilleur Pâtissier» change les choses et je me pose encore plus de questions, mais je sais que le métier de pâtissier, ce n’est pas pareil que de faire des gâteaux à la télévision. Dans tous les cas, ce sera après le bac et j'aimerais faire des études supérieures. Mais même avant l'émission, la pâtisserie prenait beaucoup de place dans ma vie, et j'ai de plus en plus d'opportunités. J'ai déjà des collaborations qui sont en cours pour vendre un de mes gâteaux en boutique de certaines pâtisseries. J'ai également ouvert mon site internet, sans oublier le contenu que je poste sur mes réseaux sociaux. Et pourquoi pas peut-être proposer des petites masterclass…
As-tu gardé contact avec des personnes de l’émission ?
Cyril Lignac est hyper gentil. Je garde un très bon souvenir de Mercotte. Je l'admire, car elle est juste et très honnête. C'est l'une des femmes les plus franches que j'ai rencontrées. Donc quand elle nous fait un compliment, forcément, on le prend à cœur. Ses mots après ma victoire m'ont beaucoup touchée.
Marie Portolano est une belle rencontre. Elle est gentille, drôle, elle nous soutenait beaucoup. Ce sont des personnes que j’aime beaucoup. J'ai gardé contact avec beaucoup de candidats, mais évidemment j’ai plus d'affinités avec les autres finalistes, Aya et Alexandre. Forcément, car on a vécu toute l'aventure ensemble. Il y a Paul-Henri avec qui je m'entendais très bien, et Jérémy que je vois régulièrement.
Que représente ton livre pour toi ?

Mon livre est vraiment mon plus gros succès, c’est la concrétisation du concours. Quand je l’ai écrit, mon but était que tout le monde y trouve son bonheur. Il y a d'abord des recettes vraiment simples que tout le monde peut faire comme des cookies et des madeleines, avec toujours ma touche personnelle, bien sûr. Il y a ensuite des gâteaux un peu plus compliqués mais accessibles comme des tartes, et j'ai terminé par des entremets pour les gens avec un niveau plus avancé, avec notamment celui que j'ai fait lors de la finale. J'ai aussi mis des classiques revisités, car l'épreuve de Cyril Lignac était ma préférée dans le concours.

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